Résumé
Cet article s’intéresse à la formation et aux dynamiques d’un marché alternatif à travers le prisme de la théorie des champs. Nous inspirant des approches socio-historiques, nous revenons sur les origines de l’indépendance dans les marchés de l’art en étudiant la création de la Société des Artistes Indépendants en 1884 à Paris – groupe d’artistes postimpressionnistes et symbolistes français – et de son pendant américain, The Society of Independent Artists fondée en 1917 à New-York. Nous étudions les conditions d’émergence de cette catégorie de marché que l’on retrouve aujourd’hui au sein de nombreuses industries créatives. Nous constatons la double transversalité de la logique d’indépendance au sein des champs artistiques grâce à la notion de transferts culturels. Nous montrons comment l’indépendance constitue un espace positionnel inscrit dans une « culture de résistance » et structuré autour de la dialectique alternatif/mainstream. Enfin, nous discutons son appropriation et sa marchandisation et contribuons ainsi à une meilleure compréhension des dynamiques des marchés alternatifs en mettant en lumière les interrelations entre les dimensions artistiques, idéologiques et économiques qui conditionnent les marchés de l’indépendance.
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Pour citer cet article : Collet, B. (2020). « No Jury, No Prizes ». Aux origines de l’indépendance. Étude de la formation d’un marché alternatif : l’émergence de l’art indépendant en France et aux États-Unis (1884-1922). Carnets De La Consommation. https://doi.org/10.48748/3FMV-G157