Les dynamiques de l’appropriation culturelle masculine : le cas des hommes en jupe

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Résumé
Si le port du pantalon pour les femmes est aujourd’hui une pratique vestimentaire démocratisée, nous ne pouvons pas en dire autant du port de la jupe pour les hommes. En effet, celui-ci apparait encore comme une pratique fortement liée aux femmes dans les représentations traditionnelles genrées. Pourtant, certains hommes, pour des raisons esthétiques, pratiques ou encore politiques, s’engagent dans cette pratique de consommation, faisant face à de plus ou moins fortes difficultés dans leur démarche. Grâce à une approche par les carrières de déviance, nous cherchons à comprendre comment cette pratique vestimentaire est appropriée par les hommes dans un contexte socio-culturel que nous estimons encore peu favorable à son développement. Nous identifions des parcours différenciés d’appropriation du port de la jupe, tout en mettant en avant les possibles obstacles communs que peuvent avoir à surmonter ces consommateurs. Nous constatons ainsi que les carrières se construisent au travers de la possibilité qu’ont les porteurs de résoudre les tensions inhérentes à la pratique déviante, et que la poursuite de ces dernières implique l’élargissement des lieux d’usage de la pratique, et donc sa mise en visibilité dans l’espace public. Nous identifions ainsi 1) différents rôles et positions du public dans le maintien de l’engagement dans la pratique et la construction de l’appropriation de la jupe par les porteurs, et 2) nous constatons que ces derniers sont parfois en mesure d’intégrer le port de la jupe à une proposition alternative d’une performance de la masculinité.
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Pour citer cet article : Lallemand, C. (2020). Les dynamiques de l’appropriation culturelle masculine : le cas des hommes en jupe. Carnets De La Consommation. https://doi.org/10.48748/N8DE-H665

A propos de Coralie Lallemand

Coralie Lallemand est doctorante en Sciences de Gestion au laboratoire de recherche du NIMEC et est rattachée en tant qu’ATER à l’IAE de Nancy. Sous la direction de Renaud Garcia-Bardidia et de Jean-Philippe Nau, ses recherches s’intéressent aux liens entre le genre et la consommation, et adoptent une approche sociologique de la consommation au regard des travaux ancrés dans le champ de la Consumer Culture Theory. Plus précisément, ses travaux se concentrent sur les masculinités et la manière dont ces dernières sont négociées aux travers de pratiques de consommation considérées comme féminines.